Et les enfants dans tout ça ?
C'est dur de les voir souffrir de nos souffrances. Dur d'entendre ma grande me dire qu'elle n'aime pas me voir souffrir et que ça la fait souffrir.
Dur aussi pour une ado de construire sa féminité dans ce contexte. Heureusement, elle a échappé aux seins lourds. Elle ne peut donc pas trop se projeter.
Dur de faire à manger à sa maman qui rentre de chimio toute flagada.
Dur d'emmener sa maman à l'hôpital et de l'abandonner là-bas.
Dur de s'imaginer que le chirurgien a pris une scie pour couper le sein de maman, malgré les explications qu'on n'avait pas envie d'entendre.
Alors, quand on a 7 ans, on colle maman le plus possible et on la fait crier pour se rassurer ou pour détourner son attention de la maladie.
Le conseil du Psy (de l'hôpital) : Annoncer la mauvaise nouvelle à tous les enfants à la fois, pour qu'ils ne se sentent pas exclus.
Et bien-sûr, ne rien leur cacher, sans entrer dans les détails. Ils sentent qu'il y a une cata. S'ils ne savent pas, ils imaginent des choses encore pires.