FOIE : pose du port-à-cath
Vous l'aviez compris. J'avais besoin de retrouver un peu de force et de sérénité pour vous raconter cette semaine très douloureuse ...
Côté pose du PAC :
Difficile de faire dire à la charmante infirmière spécialisée sur quoi elle allait coudre le boitier pour qu'il ne glisse pas. Mais moi, j'ai besoin de savoir ce qui m'arrive pour comprendre les signaux envoyés par mon corps, sans paniquer.
Je n'ai toujours pas vu ce qu'on m'a implanté mais elle me l'a décrit : en silicone et en titane avec un tube violet. Il me semble plus plat et plus léger que l'ancien modèle qu'on m'a permis de voir et de soupeser ... tant mieux ! Mais c'est fou de ne pas pouvoir voir ce corps étranger ! Ca ne devrait pourtant pas être un tabou !
Les piqures d'anesthésie locale sont pour moi ce qui existe de plus violent au monde, juste avant l'accouchement sans péridurale et la phlébite. Dès que le dentiste m'en fait une, je souffre atrocément et je pleure instantanément à grosses larmes. La pire a été celle qui a précédé l'implant du PIC dans le bras.
Comme j'appréhendais les piqures d'anesthésie, j'ai eu droit au masque de Calinox à respirer. Ce produit n'endort pas, mais il permet de mieux supporter les douleurs. Au départ, il était révervé aux enfants. Mais les adultes aussi en ont besoin.
L'infirmière me répétait : "c'est bien ce que vous faites." Oui, j'ai pris sur moi pour ne pas me laisser envahir par la douleur et par la panique, aidée par le Calinox. Je n'hésiterai pas à le réclamer si je dois encore subir une anesthésie locale. Pour enlever le PAC par exemple ;-)
La première série de piqures anesthésiantes s'est bien passée, mais la deuxième série m'a arraché des larmes de douleur. "Profitez-en pour lâcher et pour vider le trop plein".
Bon, je ne vais pas trop entrer dans les détails. On m'a d'abord enfilé un tube dans la veine => première cicatrice dans le cou.
Puis on m'a cousu le boitier sous la peau sur la clavicule => deuxième cicatrice.
--- fin de l'opération ---
Une petite radio pour avoir un cliché de référence avant de remonter au salon pour un suivi d'environ une heure (prise des constantes ...). Et me voilà dehors avec interdiction de conduire, mais pas la capacité non plus.
L'infirmière du suivi me prévient. Vous aurez comme un torticoli. Effectivement, je ne peux pas tourner ma tête comme si j'avais un torticoli. Mais la douleur n'a rien à voir. Un torticoli, ça fait mal dans les muscles du cou, pas sur la clavicule ...
J'avais longuement réfléchi à l'avance : où le boitier va-t-il le moins me gêner ? (oui,pour surmonter un obstacle, j'ai besoin d'en faire le tour, d'appréhender toutes ses facettes pour choisir la face la plus simple pour moi. J'aime maîtriser mon environnement).
Au niveau esthétique, le plus bas possible me semblait le mieux pour ne pas être visible. Mais pas trop bas non plus car les seins ça ballotte. Ça serait super douloureux à chaque mouvement ...
Au niveau gêne fonctionnelle, il ne doit pas être sous la bretelle du soutien gorges ni sous la bride du sac à main. Pas de chance, je porte mon sac à gauche. ...
De toute façon, je n'ai pas le choix ... Et je ne veux surtout pas revivre avec un cathéter dans le bras ...
L'infirmière me déconseille de porter un sac à dos dessus. Pour la montagne, on verra plus tard. Il faudra que je reconvertisse mes enfants en sherpa. Un juste retour des choses, pour moi leur sherpa habituel depuis des années ...
Côté soutien gorges, je ne vais plus pouvoir porter la brassière post opératoire. Le chirurgien venait de me dire que ça ne serait plus nécessaire. Ouf !
Donc le mieux sera des soutiens gorges balconnet mais sans armature (pendant encore un an). Je risque de faire encore du bricolage de soutien gorges ... pour enlever les armatures (maman, tu n'as pas perdu la main ?)
Je me vote donc un budget lingerie car j'ai bien sûr changé de taille au cours de l'année écoulée, pour mon plus grand plaisir. Dès que je pourrais de nouveau conduire. En janvier ? Mais ça sera les soldes ! Parfait !
De retour à la maison :
Au début, aucune souplesse dans l'épaule gauche : impossible de prendre quelque chose de la main droite sur la table de chevet même pas l'interrupteur.
Impossible de me pencher en avant pour ranger mon assiette dans le lave-vaisselle par exemple. Pour ramasser un objet à terre, je fais la girafe : j'écarte les jambes, je plie les genoux et je plonge dos droit ...
Il me faut trouver une nouvelle façon de mettre et enlever les pulls. En écartant bien le coude gauche c'est moins douloureux.
Par contre, pas de problème pour trouver une position confortable couché sur le flanc. Je dors assez bien, enfin comme d'habitude avec quelques bouffées de chaleur ...
Comme je me plaignais à l'oncologue d'une gêne dans la gorge, il a vérifié que tout était en place en appuyant sur les bleus ! J'ai eu si mal que je me suis sentis mal et j'ai dû m'allonger ...
En fin de semaine : Le bleu autour du PAC est en train de passer au jaune. la douleur diminue. On progresse ...
Par contre, Dimanche, depuis que l'infirmière à domicile a refait mes pansements, la douleur est revenue. Je me demande si les fils sont bien positionnés et s'ils ne me piquent pas ? Ils doivent être coupés au bout de 10 jours. Patience ! (encore et toujours, patience ...)