Sous mes cheveux, mon cerveau
Une fois commencer la chimio, c'est plus facile psychologiquement car on est dans l'action et le combat. Et on sait ce qu'on a à faire. On se laisse porter par les soignants mais en restant vigilant et en écoutant son corps pour mieux le protéger.
Mais parfois, au fond du lit, on s'ennuie. Heureusement, je peux compter sur mon cerveau pour ne pas trop m'ennuyer.
Ah ! Mon cerveau chéri qui balaie et explore plein de sujets et qui décortique tout ce qui lui passe sous la main (Vive la main aussi !)
Mon cerveau qui sait s'occuper sans broyer du noir ! C'est ce qu'il me reste quand je ne fais plus le poids. Quelle merveille, quel plaisir un jouet extraordinaire, un outil si fidèle. Et pourtant aussi fragile que le reste de mon corps. Est-ce pour le protéger que je tiens autant à mes cheveux ?
Il est aussi soumis aux variations hormonales que le reste de mon corps, aussi ralenti que le reste de mon corps. J’ai l’impression qu’il fonctionne mieux quand même sans le traitement d’hormonothérapie (Nolvadex ou Tamoxifène pour les intimes de ces produits).
Maintenant, je dois utiliser la capacité d'adaptation de mon cerveau pour m'adapter aux nouveaux besoins de mon corps.
Et je continuerai à tout décrire, à tout analyser …C'est ce qui me plait avec ce blog : tout décortiquer, puis tout déposer et parfois oublier comme des valises trop lourdes qu'on oublierait sur le quai d'une gare ou dans une déchetterie. Toutes ces choses qui m'agressent me paraissent plus petites, comme atténuées et moins inquiétantes de les avoir passé à la moulinette et de les avoir partagé avec vous. Ça me soulage tellement ! Merci à mes fidèles lecteurs. Je vous embrasse.