FOIE : traitement hormonal + Afinitor - semaine 8

Vendredi 

Je procrastine depuis plusieurs jours (Je remets à demain ce que je pourrais faire le jour même). Je suis inconsciemment en position d'attente des résultats à venir.

Résultats de la prise de sang : pas de diabète. Mais les marqueurs augment encore.

Je lutte encore une fois contre la panique. Ce n’est pas facile à vivre une épée de Damoclès qui tombe toutes les 6 semaines.

Je dois témoigner de tout l'amour (amical) que je reçois, de toutes ces personnes qui croisent les doigts à chaque scanner. C'est bon ! C'est beau ! C'est encourageant, c'est motivant pour aller de l'avant.
Mais j'ai bien peur que ça ne soit pas suffisant. S'il suffisait d'aimer comme le chantait Céline ...

Je vais mourir c'est sûr, comme tout le monde mais quand ? Personne ne le sait, même pas mon médecin. Un accident est si vite arrivé, toi lecteur, tu partiras peut-être avant moi.

Faut-il que je range et que je prépare mes dossiers ? Que je rende les livres qu'on m'a prêté oui bien sûr.

Et toi lecteur, comment sauras-tu que je suis morte ? Il faut que je laisse des consignes ...

Qui voudra être informé de mon enterrement ?

Non, je ne veux pas qu'on me brûle. Ça ne me dérange pas de donner des organes mais comme ils sont métastasés et gorgés de chimie ... Ils ne peuvent plus servir à d'autres.

Tant pis si je meure. Mon mari aura la paix. Enfin, non parce qu'il devra encore géré notre fils. Et la période de l'adolescence s'annonce dans le style "bras de fer" comme toujours avec M. Plus.
Par contre mes enfants vont manquer de repère et d'amour .... Et ça c'est dur à accepter.

Mais je ne suis pas encore morte !

Je digère bien. Je fatigue vite mais je ne suis pas épuisée. La différence ? Un coup de mou, une pause plus ou moins longue et ça repart. Ça me laisse vivre normalement à condition de gérer ma fatigue. Ce n’est pas toujours simple. Je suis parfois obligée d'abandonner en avouant que je n'en peux plus.

Mes extrémités doigts et pieds sont très secs et sujets à des passages de "Cactus". 

Je découvre un bouton plat sur ma jambe droite.

Mon nez est douloureux comme si un bouton poussait à l'intérieur de la narine.

Samedi 

Reprise des odeurs quand je déstocke aux toilettes, limite diarrhée. La patate pourrie qui s'en va ? Je voudrais y croire...

Une tache rouge sur la narine droite. Un bouton sur le côté intérieur du pied gauche. Une petite plaque d'eczéma sur l'avant-bras droit.

Le palais comme lissé à l’avant.

Et le nez bouché tous les matins

Pas d’appétit le matin, mais quand je mange, ça descend bien.

Jusque là, on reste dans les effets secondaires prévus du médicament.

Lundi

Le scanner est bon. Non, ne sautez pas de joie, non plus. Il est seulement stable. Mais c'est très encourageant en sachant que j'ai fait une longue pause. En fait, je ne l'ai pris que 4 semaines au lieu de 6. Donc, en le prenant sans interruption, la patate devrait diminuer. L'oncologue décide de continuer en demi-dose pendant 2 mois.

Oui, 2 mois sans aller à l'hôpital ! Youpi ! De quoi faire 2 marchés de noël et passer les fêtes tranquille !
Ah oui, il y en a qui ne vont pas du tout à l'hôpital ? Ben, on se réjouit de ce qu'on peut. Et par rapport à une chimio par semaine, c'est du gâteau (sans beurre ...) !

Comme des boutons ont poussé au bout de mon pouce gauche et me font souffrir, le médecin me prescrit des crèmes non remboursées dans deux marques différentes. J'achète une série complète. De quoi ralentir les plaques qui apparaissent un peu partout et la peau qui gratte un peu partout.

Comments

[Véro]

Des questions qui interpellent, évidemment... Faut-il faire "comme si de rien n'était " (comme si c'était possible !) et continuer une vie "normale" ? Ou se préparer à un départ ?

La même idée insupportable de laisser des enfants encore trop jeunes, à qui on a tant à apprendre...Les blinder contre...tout et rien.

Alors ? Le principal, c'est de gérer sa fatigue et de profiter au maximum des moments intenses . Et tant pis pour les livres à rendre : tu le feras plus tard, quand tu iras mieux.