FOIE : chimio 2

D'abord une bonne nouvelle, le médecin me fait un super beau cadeau de noël : pas chimio le 24 décembre. Les enfants vont être contents ! Et mon corps va pouvoir récupérer et cicatriser un peu mieux.

Jour j-2

Le matin, ça va. Je fais un peu de Wii fit. Mais 2h après avoir mangé un yaourt, je me sens mal, mais mal !

Pauvre copine qui m'envoie un sms à ce moment là ! Voici ma réponse :

"J'ai mal au Pac, j'ai le mal de mer, j'ai froid malgré les couvertures. je suis épuisée, j'ai le coeur qui bat trop vite. Je ne vois pas comment je vais tenir plusieurs mois ... "

Je finis par m'endormir.

Jour j-1 :

Après une nuit d'impatiences dans les jambes et de douleurs articulaires, ça va mieux.

Je conduis jusqu'au labo pour une  prise de sang. Le plus difficile est de sortir la voiture du garage. Ça tire encore sur le Pac quand je regarde derrière. 

J'en profite pour passer à la pharmacie et au marché vite fait pour acheter des fruits secs et de la viande de cheval qui vont me redonner des forces. Je rentre crevée mais contente de moi et de ce beau soleil.

Je teste une nouvelle fleur de bach conseillée par ma pharmacienne : Malus Pumila (Crab apple), qui doit me vider le corps et l'esprit à raison de 2 gouttes 4 fois par jour à distance des repas (au moins 30 min ) Pour le corps, ça semble fonctionner : mon tube digestif se vide avant la chimio 2. Et mon esprit se vide des douleurs et des craintes de ne pas arriver à supporter la chimiothérapie pendant plusieurs mois.

J'ai même le courage de me préparer des crêpes au son d'avoine en remplaçant le lait par du lait de coco pour plus de sécurité pour mon pauvre foie. C'est délicieux et ça aidera mon transit.

L'infirmier passe pour le pansement et decide qu'on peut les enlever. Il enlève les fils qui dépassent.

Curieusement, moi qui n'aime pas les endives cuites nature, j'en ai fait une razzia sur 3 repas et je n'en ai pas laissé aux autres. Ce n'est pas grave. Je peux bien me nourrir d'endives (qui raffraichissent mon tube digestif irrité) et d'artichauds (qui calme mon foie) pendant tout l'hiver ...

Je fractionne mes repas et je mange comme je sens (avec mon nez en interrogeant mon ventre). Je ne finis pas ce que je juge risqué.

La choucroute nature à 4h passe bien aussi. Bon, je ne vais pas mourir de faim.

J'ai décidé de me nourrir de choses plus caloriques mais digestes pour reprendre des forces : fruits secs, dattes, pruneaux, amandes, crème de marron, bananes cuites ... Tout ce que je devais éviter pour perdre du poids. Sauf les noix pour éviter les aphtes.

Vous avez d'autres idées ?

Jour J :

Pas de zophren ! Mais laissez moi vomir tranquille !

J'ai déjà pris un comprimé de Emend pour remplacer.

Bizarrement, moi qui mangeais avec difficultés après la première chimio, en rendrant de l'hôpital j'avais faim ! Un effet des fleurs de bach ?

Jour j+1

Je sens le bol alimentaire descendre tout doucement dans mon ventre. J'estime quatre fois plus longue ma digestion.

Parfois je ne pense plus au PAC et je bouge normalement mais la douleur me rappelle à l'ordre.

Jour j+2

Victoire ! Je ne suis pas constipée, seulement ralentie. Oui c'est important pour la suite ...

J'ai pu conduire 10 km. Par contre, la ceinture de sécurité appuie sur mon PAC. Ca fait mal. J'ai dédaigné une pince à linge, c'est mieux mais je n'évite pas quelques frottements. Il faut que j'apprenne à mettre une pince sur la ceinture sans hypothèquer ma sécurité.

Jour j+3

Au réveil,  j'ai l'impression d'avoir le haut des mollets gonflés. Il faut que je fasse de la wii fit ...

Finalement, je suis trop fatiguée par des diarrhées, je me traine toute la journée. Je mange du riz le soir, au risque de faire des cauchemards. Mais non, je dors bien.

Jour j+4 :

J'ai le courage d'allumer l'ordinateur et la Wii.

Pourquoi je me force à faire de la wii ? Pour :

- la circulation sanguine

- le transit 

- dormir la nuit 

- éviter la perte de muscles 

- éliminer les produits chimiques 

- mincir et améliorer mon apparence et mon maintien

- améliorer le souffle 

- s'amuser, passer le temps, penser à autre chose et faire travailler mon cerveau